Les athlètes de compétition sont probablement ceux qui exploitent le plus les effets de l’hormèse et l’activation de ces différentes filières énergétiques.
Un entraînement sportif intense est un stress pour le corps. Il s’adapte, devient plus fort, plus efficace. Mais cela ne fonctionne que si le stress n’est pas trop important !
C’est ce qu’ont vécu douloureusement de nombreux athlètes de compétition qui, pour devenir meilleurs, se sont entraînés au-delà de ce que leur corps pouvait supporter.
Dans cette situation, les toxines qui sont produites pendant l’entraînement agissent également de manière délétère sur les résultats.
L’athlète ne s’améliore pas, mais empire ! Toute personne qui se « surentraîne », doit non seulement craindre une baisse de ses performances, mais devient également plus vulnérable aux maladies et aux blessures.
Il en va de même pour les personnes qui font des efforts considérables sans entraînement. Elles libèrent des doses relativement élevées de radicaux libres, qui endommagent ensuite tout ce qui peut être oxydé dans le corps.
L’historie de boucle d’or
Un conte pour enfants, imaginé en Angleterre au cours de la première moitié du XIXème siècle, raconte comment une petite fille indiscrète nommée Boucle d’or ou « Goldilocks » en anglais, a découvert la maison forestière d’une famille d’ours.
Au cours de son exploration de la maison des ours, Boucle d’or constate que le porridge du bébé ours n’est « ni trop chaud, ni trop froid » et que son lit n’était « ni trop dur ni trop mou » et que tout était « juste à point ».
C’est ce qu’on cherche à atteindre avec l’entraînement. S’il est trop excessif, c’est-à-dire, s’il dépasse la capacité du système cardiorespiratoire à transporter et à utiliser de l’oxygène pour faire un travail musculaire, cela va augmenter les dommages oxydatifs.
L’environnement redox1 d’une cellule doit être maintenu dans une zone appelée la « Goldilocks Zone »2, où la production de radicaux libres est suffisamment compensée par les systèmes de contrôle antioxydants, tout en conservant un minimum de stress, permettant de déclencher la réponse hormétique.
Dans le cas où le stress oxydant généré par l’effort est trop intense et persistant, il peut conduire à la mort cellulaire, à l’inflammation et la maladie.
Il est donc important de déterminer, pour chaque individu, le dosage de l’exercice en termes d’intensité et de périodicité. Car si la juste dose est appliquée, l’entraînement ne rendra alors pas seulement l’individu plus rapide, plus endurant et plus musclé, mais il aura aussi toutes sortes d’effets positifs sur la santé.
Un système qui a été entraîné par l’activité physique pour réagir au stress oxydatif, sera pré-conditionné pour affronter le stress cellulaire, même s’il est d’une autre origine, comme par exemple avec des toxines environnementales, des radiations ou l’alimentation.
RÉFÉRENCES :
- l’environnement redox est la balance entre les formes réduites et les formes oxydées des substances présentes dans un milieu. Il indique son pouvoir oxydant (preneur d’électron) ou réducteur (donneur d’électron) : un environnement redox équilibré est un environnement réducteur où les radicaux libres n’endommagent pas les cellules [↩]
- Alleman RJ et al., 2014 : The “Goldilocks Zone” from a redox perspective — Adaptive vs. deleterious responses to oxidative stress in striated muscle [↩]