Origine et histoire de la naturopathie

Un héritage millénaire

La naturopathie est issue d’un héritage puisé au travers les connaissances médicinales de grandes civilisations antiques :

Depuis Sumer en 3300 av. J.-C., avec ses tablettes d’argile mentionnant une médecine particulièrement développée, jusqu’à l’Égypte en 1550 av. J.-C., avec le 1 er traité de médecine contenant 700 recettes de médicaments. En passant par les Esséniens (1 er siècle av. J.-C.) mais aussi la médecine perse avec Zoroastre, l’Inde avec les Rishis et leur médecine ayurvédique, La Grèce, la Chine…

C’est tout particulièrement dans la Grèce antique que les principes de la naturopathie ont été fondés par un grand médecin grec du siècle de Périclès, Hippocrate (460 – 370 avant JC), considéré comme « le père de la médecine », qui prônait déjà la diététique associée aux quatre éléments et à la théorie des humeurs qui constituent le corps humain. 

Hippocrate appliquait ainsi les lois de la nature et de la physiologie pour révéler à chacun « son médecin intérieur », c’est-à-dire les processus naturels de régénérescence voire d’auto-guérison propre à chacun. Il a établi les 5 principes fondateurs de la naturopathie, qui sont :

Primum non nocere

D’abord, ne pas nuire, l’objectif est d’accompagner nos forces intérieures.

Vis medicatrix naturae

La nature est guérisseuse. Elle nous guide par ses rythmes et ses principes, suivons la!

Tolle causam

Rechercher la cause de la perte de la santé, et la traiter.

Deinde purgare

Détoxifier l’organisme, et le purifier.

Docere

L’enseignement…ce que la nature nous apprend, nous devons le transmettre.

Une origine issue du courant hygiéniste

Se basant sur la théorie d’Hippocrate des humeurs et des tempéraments, c’est au début du XIXème siècle qu’apparait le courant des hygiénistes (terme utilisé relatif à l’hygiène de vie). Les fondements de l’hygiène vitale sont alors énoncés par plusieurs pionniers observateurs des lois de la nature et du fonctionnement du vivant (les hommes, les animaux, les végétaux). Parmi ces pionniers se trouvent les docteurs Isaac JENNINGS, Sylvester GRAHAM, Russel TRALL, Georges H. TAYLOR, Ellen G. WHITE.

Fin du XIXème siècle, des médecins américains comme John H. SCHEEL, Benedict LUST, vont intégrer des outils supplémentaires à ceux des hygiénistes et définir les bases de la naturopathie moderne. Le terme nature’s path, « la voie de la nature » est créé en 1895, signifiant que chacun peut préserver sa santé en respectant le chemin (path) que nous indique la nature.

Vers 1910, l’hygiénisme apparaît en Angleterre sous l’impulsion de James C. THOMSON.

Au début du XXème siècle, le Dr Herbert M. SHELTON effectua une synthèse des diverses recherches qui avaient été effectuées jusque-là dans le domaine de l’hygiène vitale, afin d’établir les bases solides de l’hygiénisme moderne. Au même moment, en 1920, le Dr John H. TILDEN publia l’ouvrage « Toxémie et désintoxication », cela a permis à l’hygiénisme de se propager en France et en Europe.

La loi principale qui caractérise l’hygiénisme est la non-ingérence dans le processus de l’intelligence biologique selon la loi de l’homéostasie, mise en évidence par Claude BERNARD et Antoine BECHAMP à la fin du XIXéme siècle :

Tout système naturel vivant, laissé à lui-même, en l’absence de perturbations extérieures, revient spontanément à son état d’équilibre, au travers d’une série de processus régulateurs, et dans la limite de la capacité adaptative du système.

Pierre-Valentin Marchesseau, père de la naturopathie

En France, dans les années 1930, Pierre-Valentin Marchesseau, père de la naturopathie moderne, fera la synthèse des travaux de nombreux hygiénistes, en y ajoutant d’autres disciplines, comme la phytothérapie, l’aromathérapie, la nutrithérapie, et des compléments souvent nécessaires au soutien des organismes trop intoxiqués et affaiblis.

Afin de rester en accord avec les lois hygiénistes, l’apport d’éléments curatifs extérieurs doit rester épisodique car il éloigne de l’auto-guérison en parasitant certains mécanismes naturels de l’organisme. Il posera les bases d’une naturopathie moderne.

Par la suite, de nombreux naturopathes et hygiénistes contemporains lui succèderons, parmi ceux-ci nous pouvons citer : Alain ROUSSEAUX, André ROUX, André PASSEBECQ, Robert MASSON, Albert MOSSERI, Roger LE MADEC, Daniel KIEFFER, Désiré MERIEN, Docteur Katherine KOUSMINE en Suisse, le Docteur SALMANOFF en Russie, Johanna BUDWIG ou Louis KUHNE en Allemagne.

Aujourd’hui, la naturopathie est reconnue médecine traditionnelle par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elle est définie comme étant : « un ensemble de méthodes de soins visant à renforcer les défenses de l’organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques ».

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