Les bienfaits du lait cru

Les gens boivent du lait d’animaux depuis des milliers d’années. Qu’il provienne de vaches, de chèvres, de moutons, de chameaux, de yacks, de buffles d’eau, de chevaux, d’ânes ou même de rennes, le lait non chauffé et non transformé est une source de nourriture sûre et fiable depuis très longtemps.

Même sous les tropiques, et des siècles avant l’invention de la réfrigération, le lait cru était une importante source de nourriture pour de nombreuses cultures. En exploitant les bienfaits conservateurs de la fermentation, les peuples primitifs ont pu prendre un excellent aliment et le rendre encore meilleur. Avoir accès à une nourriture riche en nutriments provenant de leurs animaux a donné à de nombreuses cultures un avantage distinct sur leurs contemporains chasseurs-cueilleurs qui devait marcher parfois des jours pour trouver de quoi de se nourrir.

Les tribus nomades avaient presque toujours une source de protéines à portée de main, que ce soit du lait, du sang ou de la viande. Grâce à un approvisionnement alimentaire facilement disponible, les membres des sociétés ont eu plus de temps disponible pour développer leur communauté au lieu de dépenser leur énergie à chercher de la nourriture.

Considérant le rôle du lait cru à travers l’histoire, il est simple de voir que ce n’est pas un aliment mortel ou même nocif pour notre santé. Si c’était le cas, toutes ces cultures primitives qui aiment les produits laitiers se seraient éteintes depuis longtemps, laissant leurs cousins ​​végétariens s’occuper du magasin. Ou tout du moins, les gens l’auraient complètement abandonné de leur alimentation. 

Origine de la peur du lait cru

Plus près de notre époque moderne, nos premiers ancêtres d’Amérique vivaient dans une économie basée sur l’agriculture jusqu’à ce que la révolution industrielle attire hors de leurs fermes les paysans pour travailler dans les usines. Le lait cru et le whisky étant les principales boissons de choix (espérons-le non mélangés !), la demande pour les deux a augmenté avec les villes. Lorsque la guerre de 1812 a éclaté aux états-unis, l’approvisionnement en spiritueux distillés en provenance d’Europe s’est pratiquement tari. Pour répondre à la demande croissante de spiritueux, des distilleries ont rapidement vu le jour dans la plupart des grandes villes. Dans l’un des rebondissements les plus bizarres de la perspicacité entrepreneuriale, une âme brillante a pensé qu’il serait amusant et rentable,de confiner les vaches adjacentes à la distillerie et de les nourrir avec les eaux grasses,chaudes et puantes laissées par le processus de fabrication de spiritueux.

Comme vous pouvez le deviner, les effets de ce lait étaient abominables et, pour beaucoup de ceux qui en buvaient, équivalaient à une condamnation à mort. Confinées dans des enclos crasseux et remplis de fumier, les malheureuses vaches donnaient un lait pâle et bleuté de si mauvaise qualité qu’il ne pouvait même pas être utilisé pour faire du beurre ou du fromage. Ajoutez des travailleurs en mauvaise santé,aux mains sales, des animaux malades et un certain nombre de contaminants dans des seaux de lait insalubres et vous avez la recette du désastre.

Ce « pseudo-lait » facilement contaminé était donné aux bébés par leurs mères involontaires. À New York pendant la seule année 1870, la mortalité infantile a grimpé à environ 20% et y est restée pendant de nombreuses années.

La situation a langui pendant des années jusqu’à ce que deux hommes interviennent dans des directions différentes, unis par la même catastrophe courante – la mort d’un enfant.

En 1889, deux ans après la mort de son fils à cause du lait contaminé, un médecin du New Jersey, Henry Coit, a exhorté à la création d’une commission du lait médical pour superviser la production de lait pour la propreté, en recrutant des producteurs laitiers désireux de respecter leurs normes d’hygiène strictes dans la production de lait. Après des années d’efforts inlassables, le lait cru non pasteurisé était à nouveau sûr et disponible pour la consommation publique, mais il coûtait jusqu’à quatre fois le prix du lait non certifié.

Le philanthrope new-yorkais Nathan Straus, qui a perdu lui un enfant à cause du lait contaminé par la diphtérie, est allé dans le sens contraire. Pour lui, seul le lait sûr était celui qui avait été pasteurisé. Straus a fait fortune en tant que copropriétaire de grands magasins et a passé des décennies à promouvoir la pasteurisation en Amérique et en Europe.Utilisant ses finances considérables, il a créé et subventionné le premier de nombreux « dépôts de lait » à New York pour fournir du lait pasteurisé à faible coût.

Bien que la mortalité infantile ait chuté de façon spectaculaire, d’autres progrès technologiques, tels que la chloration des approvisionnements en eau et la réduction du fumier de cheval auparavant omniprésent (grâce à l’arrivée de l’automobile) se sont produits au cours de la même période, ce qui rend difficile de dire quel changement était le plus responsable.

Les laits pasteurisés et certifiés ont réussi à coexister pacifiquement pendant un certain temps, mais au milieu des années 1940, la trêve était devenue décidément difficile. En 1944, une campagne médiatique concertée de diffamation a été lancée avec une série d’articles de magazines complètement faux conçus pour susciter la peur à l’idée même de consommer du lait cru.

Les responsables gouvernementaux et les professionnels de la santé, influencés par les dollars et les mensonges des entreprises, ont effectivement retiré cet aliment précieux et curatif de la bouche des gens. Ce n’est que ces dernières années que la réaction des consommateurs contre les aliments transformés sans valeur s’est accrue au point que l’accès à du lait cru propre est à nouveau considéré comme un droit alimentaire.

Composition du lait cru

Le lait cru contient des nutriments essentiels, et est riche en vitamines et minéraux. C’est aussi une source de protéines complètes chargé d’enzymes et de bactéries bénéfiques qui protègent contre les agents pathogènes et contribuent à une flore intestinale saine.

Teneur en vitamines :

liste des vitamines présentes dans le lait cru

Teneur en minéraux :

composition en minéraux du lait cru

Contient aussi :

  • Des protéines : 80% de caséines et 20% de whey protéines.
  • Des glucides : le lactose
  • Des lipides
  • Des enzymes : amylase, catalase, lactase, lactoperoxidase, lipase, phosphatase.

Les différentes transformation du lait

Les produits laitiers crus et pasteurisés sont souvent discutés comme si s’agissait de la même chose. Or, ce n’est absolument pas le cas ! Les produits laitiers crus sont un aliment complet non transformés et très bénéfiques pour la santé alors que les produits laitiers pasteurisés sont des aliments transformés, et qui dit transformés dit presque mort, voir nuisible à notre santé.

Il y a une grande différence, en matière de valeur nutritionnelle, entre les produits pasteurisés, fabriqués à partir du lait d’animaux nourris aux céréales, et les produits au lait cru (notamment au lait entier, avec des cultures ou fermentés) provenant d’animaux nourris à l’herbe. Les produits laitiers entiers, riches en graisses provenant du lait d’animaux nourris à l’herbe, sont une excellente source de vitamines liposolubles et d’acide linoléique conjugué, un acide gras aux propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes.

Pasteurisation / 72°C pendant 15 secondes

  • Détruit les enzymes : notamment la phosphatase, essentielle à l’absorption du calcium et la lipase qui décompose les graisses, ce qui altère le métabolisme des graisses et la capacité d’absorber correctement les vitamines A et D liposolubles.
  • Endommage les vitamines hydrosolubles et les minéraux (calcium, fer, zinc…).
  • Endommage les immunoglobulines du lait qui soutiennent l’équilibre de notre système immunitaire.
  • Détruit complètement les vitamines B6 et B12.
bienfaits du lait cru par rapport au lait pasteurisé

Perte des nutriments et facteurs immunitaire de la pasteurisation1

UHT / autour de 135°C pendant 2 à 5 secondes : Contrairement au lait pasteurisé qui ne détruit pas les spores des levures et champignons. Le lait UHT élimine tout, c’est un lait mort. Dans ce cas, vu que les bactéries sont détruites, le lait ne se transformera pas en lait fermenté et bon pour la santé, il va pourrir à l’air libre et ne fera jamais de fromage.

Homogénéisation : L’homogénéisation consiste à éclater les globules de matière grasse en fines particules. Cela les reparties uniformément dans le lait afin qu’ils ne montent pas. Les globules gras homogénéisés sont parfois si petits qu’ils passent au travers de la paroi intestinale sans être digérée. Cela nous rend intolérant, et fait réagir notre système immunitaire. Elle dénature aussi les protéines de lait.

Microfiltration : le lait est légèrement chauffé puis passé dans un filtre avec des pores microscopiques qui élimine les bactéries. Équivalent au lait pasteurisé mais avec plus de goût.

Les bienfaits du lait cru

Le vrai lait, du lait entier non transformé provenant des vaches nourries au pâturage est un aliment santé :

  • Riche en nutriments, il contient des protéines, des acide gras saturés bon pour la santé (voir mon article : « le mantra des acides gras« ), des enzymes, des vitamines, des minéraux, et des probiotiques intacts biodisponibles, il est nourrissant et facile à digérer. Il contient entre 30 et 87% de protéines en plus que le lait pasteurisé.
  • Augmente les niveaux de glutathion, l’anti-oxydant majeur du corps,environ 2 fois plus que le lait pasteurisé
  • Répare l’intestin2 ,3 : La lactoferrine est une protéine qui inhibe la croissance des bactéries pathogènes, favorise la croissance des bactéries probiotiques, agit comme un antioxydant et aide les cellules intestinales à produire leur propre lactase, l’enzyme qui digère le lactose.
  • Pendant l’enfance : protège contre les allergies, l’asthme et l’eczema au contraire du lait pasteurisé.4 ,5
  • Les bactéries contenues dans le yaourt et le kéfir colonisent l’intestin.6

Contrairement à l’idée générale, et la théorie du germe de pasteur, les bactéries cohabitent avec notre organismes et sont essentielles à notre santé, le lait maternel en contient par exemple plus de 700 types différents. Alors que dans le yaourt la réglementation française impose que 2 types de bactéries la lactobacillus bulgaricus et la streptococcus thermophilus qui contient 1 million de UFC/ml (UFC=unité formatrice de colonie). A contrario, le kéfir contient des dizaines de type de bactéries et de levures avec 1 à 10 milliards de UFC/ml.7

Le lait cru n’est pas dangereux

Il contient une multitude de composants qui lui confère une caractéristique générale bienfaisante et protectrice :

  • Riche en lactoferrine, un antibiotique et antifongique naturel.
  • Riche en lactoperoxydase une enzyme antibactérienne et antivirale.
  • Riche en lymphocyte-B et lymphocytes-T, leucocytes, macrophages, neutrophiles et immunoglobulines (IgM,IgA,IgG), qui transfèrent l’immunité au veau.
  • Riche en polysaccharides et oligosaccharides (prébiotiques) qui protègent la barriere intestinale.
  • Riche en acide gras à chaine moyenne : protège le foie.
  • Riche en glycomacroprotéine : protège des bactéries et virus pathogènes, supprime les secrétions gastriques et soutient le système immunitaire.
  • Contient des bactéries bénéfiques : lactobacillus, bifidobacterium produisant de l’acide lactique qui est antifongique.

A titre de précaution, il est cependant recommandé aux femmes enceintes et personnes très fragiles de ne pas consommer de lait cru afin de réduire les risques de listériose. En effet, malgré les précautions prises par les professionnels, l’infection des mamelles ou un incident lors de la traite peuvent conduire à une contamination du lait par des bactéries pathogènes comme la salmonelle, la listéria ou Escherichia coli, naturellement présentes dans le tube digestif des ruminants. Ces bactéries, n’auront qu’un faible impact sur les adultes en bonne santé, en revanche, elles peuvent provoquer des troubles sérieux sur des personnes fragiles.

La caséine, protéine majeure du lait

Le lait est constitué de nombreuses protéines différentes, ainsi que de lactose et d’autres sucres. L’une de ces protéines s’appelle la caséine, dont il existe de nombreux types différents. La caséine qui nous intéresse plus particulièrement est celle pré-dominante appelée la bêta-caséine.

La bêta-caséine est une chaine de 229 acide aminés avec la proline en position 67 chez les vaches « à l’ancienne ». Ces vaches appelés « vaches A2 », sont les races de vaches les plus anciennes (telles que Jerseys, Guernesey ou les vaches asiatiques et africaine). Il y a environ 200 ans une mutation c’est produite dans cet acide aminé proline, le convertissant en histidine. Les vaches qui ont cette bêta caséine mutée sont appelées « les vaches A1 » qui comprennent les races plus modernes comme les Holstein.

La chaine latérale qui se détache de l’acide aminé 67 est appelé BCM-7, une petite protéine (un peptide) qui est un opiacé très puissant. Ce peptide est pro-inflammatoire et cause des effets indésirables sur les animaux et les humains (troubles du péristaltisme, troubles neurologique, interférence avec le système immunitaire, maladies auto-immune, maladies cardiaque…)

Ce qui est important est que la proline a une forte liaison avec le peptide BCM-7 qui l’empêche de pénétrer dans le lait, de sorte qu’essentiellement aucun peptide pro-inflammatoire ne se trouve dans l’urine, le sang ou le tractus intestinale des vaches A2 « à l’ancienne».

En revanche l’histidine, la protéine mutée, ne retient que faiblement BCM-7, elle donc libérée dans le tractus gastro-intestinale des humains qui boive le lait de vache A1. Cependant, l’absorption du BCM-7 est cependant fortement limité chez les personnes ayant un tractus gasto-intestinal sain. Pour celles et ceux dont ce n’est pas le cas, avec une perméabilité intestinale par exemple, il est déconseillé de boire du lait de vache de type A1. A noter que le BCM-7 ne se trouve pas non plus dans le lait de chèvre ou de brebis de sorte que ce type de lait pourrait être mieux toléré par ceux dont le système digestif est compromis.

Les hormones contenues dans le lait

Dans le milieu de la naturopathie on attend souvent dire que le lait de vache n’est pas adapté à l’homme, car c’est un lait de croissance dédié au veau qui va lui faire prendre du poids en très peu de temps, 100kg en 3 mois. Les hormones de croissance contenue dans le lait pourrait donc être nocive pour l’homme, car inadaptées et pourraient causer les cancers du sein ou de la prostate et d’autres maladies. Cette pensée est à considérer, mais quand on analyse cela de plus près on se rend compte que ce phénomène est à relativiser.

A la naissance un veau boit 5 litres de lait/jour puis 8 litres au premier mois de lait par jour. A notre échelle et en considérant que j’avale 100% des hormones de croissance, si je bois un verre de 250ml, par une petite règle de 3, on se rend tout de suite compte que j’ingère seulement 5% des hormones croissances dédiées au veaux, ce qui est finalement très peu même si la concentration est très forte.

Il existe bien des risques de tumeurs dues aux hormones dans les produits laitiers mais ce sont des hormones que l’on injecte aux vaches8 , principalement aux etats-unis, cependant il est préférable de vérifier ses sources d’alimentation et de se fournir en produits laitiers bio.

A cela s’ajoute que les oestrogènes présents dans le lait de vache sont considérées comme trop faibles pour présenter une activité physiologique, d’autant que la progestérone, également présente dans le lait cru, a un effet inhibiteur sur les oestrogènes.

D’autres hormones comme l’Insulin-like Growth factor-1 (IGF-1) ou l’hormone LH ont une durée de vie de maximum 20 minutes après extraction, ce qui garantit pratiquement qu’il en restera peu, voire par du tout, dans votre lait cru au moment où vous le ramenerez à la maison. D’autant plus qu’il a été prouvé que cette hormone ne passe pas la barrière intestinale.

L’insuline bovine qui peut causer des maladies auto-immune est normalement éliminée car elle ne passe pas la barrière intestinale sauf en cas d’hyperperméabilité de la muqueuse, il est préférable de ne pas consommer de produits laitiers de vache fréquemment si intestin poreux.

Digestibilité du lait au regard de l’évolution

Au-cours des 300.000 ans de l’évolution d’homosapiens, nous n’avons pas consommé de laitage, nous avons su trouver les nutriments nécessaires à notre survie dans d’autres sources alimentaire sans que cela pose de problème à notre développement, les produits laitiers ne semblent donc pas être concrètement indispensable à l’homme comme voudrait nous le faire croire les industriels. La consommation de lait est arrivée tard dans notre évolution, au moment de l’élevage et de la sédentarisation, cela fait donc à peu près 10.000 ans que l’homme en consomme, en particulier dans les pays nordiques qui sont aujourd’hui génétiquement plus prédisposés à digérer correctement le lait.

Beaucoup de ceux qui lise ceci sont probablement sensibles aux produits laitiers et ne les tolèrent pas bien. il y a deux phénomène concomitant à cette problématique :

Le premier est une présence en faible quantité de lactase dans notre organisme qui a pour conséquence de ne pas pouvoir digérer le lactose, le sucre du lait. Cette enzyme faiblit avec l’âge, plus nous vieillissons plus celle-ci peut diminuer et ainsi causer des troubles digestifs.

Une idée recue, affirme que la lactase cesse d’être sécrétée après la petite enfance, c’est pour cela que les animaux cessent de boire le lait maternelle une fois sevrés, cette théorie me semble fausse, la présence ou non de lactase dépend de notre génétique et de l’environnement dans lequel nous avons évolué. Nous pouvons avoir une faible quantité d’enzyme dès notre naissance, si effectivement nous avons des origines plus proche du sud, le capital enzymatique sera different des personnes ayant des origines plus au nord. Quelque part entre 1% et 95% des personnes ne produisent pas de lactase par elles-mêmes, selon la race et l’origine ethnique.Signe de la sagesse de la nature, le lait cru contient de la lactase, l’enzyme nécessaire à la digestion du lactose. La pasteurisation, cependant, tue la lactase. Donc, si vous ne produisez pas votre propre lactase, vous aurez du mal à digérer le lait pasteurisé. Mais cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas tolérer le lait cru. 

Le second phénomène qui expliquerait un problème de digestibilité est que si quelqu’un a une perméabilité intestinale compromise, ou « l’intestin qui fuit », il est plus probable que son système immunitaire réponde aux composants potentiellement allergènes du lait tels que l’alpha-et bêta-caséine, la casomorphine et la butyrophilline. Cela est particulièrement vrai pour les personnes intolérantes au gluten, car il a été démontré que les protéines du lait réagissent généralement de manière croisée avec le gluten. En d’autres termes, si vous réagissez au gluten, il est plus que probable que vous réagissiez également au lait.Dans le même ordre d’idées, les personnes atteintes de prolifération bactérienne de l’intestin grêle (SIBO),qui est l’une des principales causes du syndrome du côlon irritable, peuvent être plus susceptibles de réagir au lait parce que les bactéries de leur intestin grêle fermentent agressivement le lactose, qui est le sucre du lait, provoquant ainsi des gaz, des ballonnements et d’autres symptômes gastro-intestinaux.

Perméabilité intestinale : intolérances et allergies au lait

L’intolérance ou l’allergie au lait vient généralement d’un intestin poreux (ou leaky gut) et de villosités endommagées.

Muqueuse intestinale poreuse

La muqueuse intestinale est formée de cellules serrées entre-elles par des jonctions serrés et coiffées par des villosités. Ces cellules (appelées entérocytes) font la transition entre la lumière intestinale et la circulation sanguine. Quand on a l’intestin poreux les particules alimentaires ne sont pas absorbées par les villosités, elles atteignent directement la circulation sanguine, comme ces particules n’ont rien à faire là, notre système immunitaire va réagir en conséquence pour éliminer ces particules étrangères, cela va créer ainsi l’allergie et l’intolérance.

Cette porosité de l’intestin s’accompagne de villosités atrophiées (les villosités sont les petits doigts qui abordent les particules alimentaires), ces villosités produisent aussi des enzymes, notamment la lactase qui permet de digérer le lactose, donc si elles sont endommagées, le lait sera beaucoup moins digestible. La consommation de lait n’est donc pas recommandable en cas d’intestin en mauvaise santé, cependant le lait cru sera beaucoup plus digeste que le lait pasteurisé car il contient déjà du lactase, un lait fermenté (kéfir) sera encore plus digeste9 ,6 et pourrait être recommandé en cas de perméabilité intestinale.

Les polémiques autour du lait

Beaucoup de polémiques et de contre-indications ont court dans la naturopathie concernant la consommation de lait. La premiere concerne les facteurs de croissance : nous avons déjà évoqué ce point un peu plus haut, ces hormones et leurs quantités sont jusqu’à preuve du contraire négligeables.

La seconde concerne le calcium contenue dans le lait et la calcification : l’équilibre calcium/magnésium du lait est de 12 :1 alors qu’il devrait être de 4 :1, c’est-à-dire qu’il y a beaucoup trop de calcium par rapport au magnésium pour qu’il soit bien assimilé et qu’il y est un impact positif sur l’organisme. Par contre, cet excès de calcium des produits laitiers ne va pas entrainer des calcifications dans l’organisme, aucune étude actuellement ne le démontre. Les tribus qui consomment beaucoup de produits laitiers ne font pas plus de calcification ou de cancer par calcification.

La troisième polémique concerne le calcium, une théorie affirme que plus on consomme du lait et plus on perd de calcium: le lait, comme toutes les protéines animales, acidifie l’organisme qui puise alors dans les réserves calciques des os, pour transformer ces acides en sels, excrétés dans les urines. D’après moi cette théorie est fausse, je reviendrais dans un prochaine sur la théorie « acido-basique » qui voudrait nous convaincre que les produits laitiers seraient responsables de l’ostéoporose dans certains pays.

Le lait de vache est riche en calcium oui, cela est vrai. Mais ce calcium est assimilable par l’organisme qu’à condition d’avoir les co-facteurs contenus dans l’aliment, en particulier l’enzyme phosphatase. Or cette dernière est détruite à la pasteurisation. On se retrouve donc à consommer un aliment riche en calcium (et là on donne raison au discours officiel…) qui n’est pas assimilable en tant que minéral. 

Notre organisme va devoir l’éliminer comme un déchet. Les endroits de prédilection du corps pour stocker ses déchets « cristaux » sont les articulations !

Une autre théorie affirme aussi que les pays du nord qui consomme beaucoup de produits laitiers ont de nombreux cas d’ostéoporose en comparaison d’autre pays comme le japon, où la consommation de lait est bien plus faible et avec aucun cas d’ostéoporose, pour conclure que ce sont les produits laitiers responsables de l’ostéoporose. Cette vision très réductrice est biaisée car elle ne considère pas d’autres facteurs, comme le fait que les peuples nordiques voient très peu le soleil pendant 10 mois de l’année ce qui influence grandement la synthèse et la sécrétion de la vitamine D et la fixation du calcium au niveau osseux. On n’oublie aussi de parler des peuples qui sont très grands consommateurs de lait et qui n’ont aucune problématique d’ostéoporose. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer :

  • Les peuplades des Tuolo en chine qui consomme près d’1kg de produits laitiers crus par jour, quasiment pas de légumes et a des scores santé meilleurs ou égaux aux peuplades chinoises
  • Les Suisses avec le lait, le beurre et le fromage de chèvres ou de vaches.
  • Les tribus africaine Maasaï et les Muhima,Bahema et Wanande qui consomment quotidiennement du lait frais et cru, du lait fermenté et du lait bouilli, principalement de chèvre.
  • Les Arabes avec lait de chameau.
  • L’Egypte et leur très grande consommation de beurre.
  • Le Tibet avec leur consommation du lait de brebis et de bœuf musqué.

L’ensemble de ces peuples ont des scores santé très élevé et ne présentent très peu de maladie dite de civilisation. Il est à noter que le lait consommé est exclusivement cru, et issu d’élevage biologique forcement.

Information vigilance et restrictions

En fonction de l’état du terrain ou en cas de maladie auto-immune, Il est cependant recommandé de consommer les produits laitiers avec modération, même cru.

Voici les principales raisons à cette restriction :

  • Le lait contient des inhibiteurs de protéase qui peuvent contribuer à une porosité intestinale.
  • Les protéines du lait se digèrent plus difficilement et sont des substances dont se nourrit de préférence E. coli, avec pour conséquence un risque accru de dysbiose intestinale.
  • Comme vu précédemment, le lait contient des hormones bovines actives qui ont la capacité de perturber l’équilibre hormonal chez les humains, surtout en cas de porosité intestinale.
  • Le lait augmente la production de mucus pouvant, d’une part, aggraver certains symptômes chez les sujets asthmatiques et, d’autre part, entraîner un surplus de mucus dans le système gastro-intestinal avec pour conséquences une irritation de la paroi intestinale et une absorption moindre des nutriments, des minéraux et des oligoéléments.
  • Le lait est insulinogène, l’insuline est une hormone produite par notre pancréas pour réguler notre glycémie. Les produits laitiers stimulent la production d’insuline, et nous mettent dans un état anabolique de multiplication et de production cellulaire. Cela peut être intéressant quand on fait du sport ou que l’on a une grande activité physique ou que l’on souhaite prendre du poids mais à long terme cela peut-être nocif si l’insuline est permanente. Le lait et le yaourt ont des indices insuliniques très élevés (autour de 100/120), ça veut dire que le pancréas sur-réagit, qu’il s’épuise, et que l’on est en phase anabolique permanente.Le fromage a quant à lui un indice insulinique plus faible (autour de 50) car il ne contient de lactosérum (la fameuse whey protéine bien connue chez les sportifs pour fabriquer du muscle).

Soyez vigilants aux intolérances et au caractère allergisant du lait :

  • Le lactose est mal toléré par les adultes : environ 25% des personnes de race caucasienne (Américains et Européens) sont intolérantes au lactose contre 97% des Amérindiens.
  • Les produits laitiers sont très allergisants : selon plusieurs rapports épidémiologiques, entre 1 et 17,5% des enfants non scolarisés, entre 1 et 13,5% des enfants et des adolescents entre 5 et 16 ans et entre 1 et 4% des adultes sont allergiques au lait de vache (réaction des anticorps IgE contre les protéines du lait).

En cas de dysbiose et/ou de porosité intestinale ne pas en consommer ou en faible quantité.

Le lait de chèvre et de brebis

Le lait de chèvre :

  • Il a une meilleure digestibilité
  • Il contient moins de lactose que le lait de vache
  • Il contient que de la protéine de type A2
  • Il est plus riche en calcium
  • Il contient plus d’acide gras à chaine moyenne : 30 à 35% contre 15 à 20% d’AG à chaine moyenne dans le lait de vache
  • Le fer, le calcium, le magnésium et le phosphore sont plus facilement digérés et utilisés par le corps dans le lait de chèvre que dans le lait de vache

Le lait de brebis :

  • Il contient plus de calcium, de glucides et de protéines, de vitamines et minéraux que le lait de chèvre et de vache : plus de vitamine B12, de vitamine C, de folate et de magnésium.
  • Comme le lait de chèvre, le lait de brebis est facilement digestible. Il contient des niveaux similaires d’acide gras à chaine courte et moyenne que le lait de chèvre.
  • Il a une teneur en matière grasse (principalement des graisses mono-insaturées et des graisses poly-insaturées), presque 2 fois plus de dans le lait de vache et de chèvre.

Mes conseils santé

Si le lait est inflammatoire c’est que les formes transformées agressent notre corps !

Mon premier conseil santé est donc de consommer un lait naturel, du vrai lait, non industrialisé, non transformé, issu d’un élevage bio, avec des races anciennes élevées en pâturage, donc riche en Omega-3. Dans ces conditions, nous bénéficions d’un aliment santé très riche et naturel.

Pour une personne en très bonne santé et sportive (sans intolerance, sans allergie, sans intestin poreux, sans insulino-résistance, ni syndrome métabolique, ni diabète, ni surpoids) :

La consommation de lait cru permettra de bénéficier d’un aliment santé naturel très riche en nutriments. Je conseil dans ce cas, de se rapprocher de producteurs locaux ou d’acheter votre lait en magasin bio, vous trouverez notamment le producteur Gaborit en agriculture biologique https://www.bernardgaborit.fr/ qui propose du lait et du beurre cru et une pasteurisation au bain marie, ce procédé consiste à faire circuler l’eau dans la double paroie des cuves qui lentement chauffe le lait pour détruire les bactéries pathogènes (salmonelle, listéria, Escherichia coli…) tout en préservant les bonnes bactéries, le lait conserve ainsi ses bienfaits et son goût originel. Ce type de pasteurisation est à privilégier pour les femmes enceintes et les personnes fragiles.

Pour une personne avec des intolérances ou des allergies au lactose avec un intestins fragile ( perméabilité intestinale) :

Il est nécessaire dans ce cas, de réparer ses intestins et sa barrière intestinale. Dans ce cas, éviter le lait cru et tout les laits avec la protéine caséine de type A1. Si les intestins ne sont pas fortement endommagés, la consommation de Kéfir de lait (lait cru fermenté) très riche en pro-biotique pourra aider à leur réparation, n’hésitez pas à m’envoyer un commentaire ou contactez moi si vous voulez en savoir d’avantage sur comment réparer ses intestins ou faire son propre kéfir de lait.

Pour une personne avec des déséquilibres métaboliques (problème d’insuline, diabète, surpoids…) :

La consommation de lait ou de yaourt, même cru, est à proscrire ou à limiter très fortement , en raison de l’indice insulinique très élevé. On privilégiera de consommer dans ce cas, du fromage au lait cru, de préférence de chèvre ou de brebis, qui contient quasiment pas de lactose et un indice insulinique beaucoup plus bas.

Plus généralement, pour les personnes relativement en bonne santé, sans trouble intestinaux ou métaboliques majeurs :

Consommer de temps en temps du lait cru de bonne qualité (bio, pâturage,…etc) ou pasteurisé au bain-marie, et faites vous plaisir, sans culpabilité mais avec modération, en consommant du fromage de bonne qualité bio au lait de chèvre ou de brebis cru. Ces laits sont plus digestibles et contiennent de très bonnes concentrations en vitamines, minéraux et bonnes bactéries. De plus, ces laits, sont faibles en lactose, donc pour les personnes déficientes en lactase, ces laits sont plus adaptés. Aussi, ils ne contiennent pas d’insuline bovine, ni de caséine de type A1, nuisible pour votre santé.


Si vous souhaitez en savoir plus sur l’alimentation, je vous invite à découvrir la fondation Weston A. Price qui est une organisation qui diffuser les recherches du pionnier de la nutrition, le Dr Weston Price, dont les études sur des peuples isolés non industrialisés ont établi les paramètres de la santé humaine et déterminé les caractéristiques optimales des régimes alimentaires humains. Les recherches du Dr Price ont démontré que les humains n’atteignent une forme physique et une santé parfaites, génération après génération, que lorsqu’ils consomment des aliments complets riches en nutriments et les activateurs liposolubles vitaux que l’on trouve exclusivement dans les graisses animales.

La Fondation se consacre au rétablissement des aliments riches en nutriments dans l’alimentation humaine par l’éducation, la recherche et l’activisme. Elle soutient un certain nombre de mouvements qui contribuent à cet objectif, notamment l’enseignement d’une nutrition précise, une agriculture biologique et biodynamique, une alimentation du bétail en pâturage, et des fermes soutenues par la communauté. Les objectifs spécifiques comprennent l’établissement d’un accès universel au lait cru propre et certifié et l’interdiction de l’utilisation de lait maternisé au soja pour les nourrissons.


Les informations que je fournis sur Naturosapiens ne sont pas des conseils médicaux et ne sont pas destinées à remplacer une consultation avec un professionnel de la santé. Veuillez informer votre médecin de tout changement que vous apportez à votre régime alimentaire ou à votre mode de vie et discuter de ces changements avec lui. Si vous avez des questions ou des inquiétudes au sujet de votre état de santé, veuillez contacter votre médecin.

Références :

  1. https://draxe.com/nutrition/raw-milk-benefits/ []
  2. Sharon M. Donovan,The Role of Lactoferrin in Gastrointestinal and Immune Development and Function: A Preclinical Perspective,The Journal of Pediatrics,Volume 173, Supplement,2016,Pages S16-S28,ISSN 0022-3476,https://doi.org/10.1016/j.jpeds.2016.02.072.(https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S002234761600295X []
  3. https://www.westonaprice.org/with-the-wave-of-a-wand-raw-milk-wipes-away-the-wheeze-how-our-good-friend-glutathione-protects-against-asthma/ []
  4. Loss G, Apprich S, Waser M, Kneifel W, Genuneit J, Büchele G, Weber J, Sozanska B, Danielewicz H, Horak E, van Neerven RJ, Heederik D, Lorenzen PC, von Mutius E, Braun-Fahrländer C; GABRIELA study group. The protective effect of farm milk consumption on childhood asthma and atopy: the GABRIELA study. J Allergy Clin Immunol. 2011 Oct;128(4):766-773.e4. doi: 10.1016/j.jaci.2011.07.048. Epub 2011 Aug 27. PMID: 21875744. []
  5. https://www.westonaprice.org/raw-milk-and-allergies/ []
  6. Elli M, Callegari ML, Ferrari S, et al. Survival of yogurt bacteria in the human gut. Appl Environ Microbiol. 2006;72(7):5113-5117. doi:10.1128/AEM.02950-05 [] []
  7. Prado MR, Blandón LM, Vandenberghe LP, et al. Milk kefir: composition, microbial cultures, biological activities, and related products. Front Microbiol. 2015;6:1177. Published 2015 Oct 30. doi:10.3389/fmicb.2015.01177 []
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2 commentaires

  1. Bonjour et merci pour cet article hyper interessant. Je vis en france dans le 34 et je cherche à acheter du fromage au lait cru de type A2 non pasteurisé, ni thermique et malgré mes nombreuses recherche, c’est introuvable. Je suis desepéré. Pouvez vous me dire ou puis je en acheter? Dans l’attente de votre réponse, Laetitia

    1. Bonjour Laetitia,
      N’avez-vous pas des producteurs locaux qui vous proposent un fromage chèvre ou brebis au lait cru ? le chèvre ou brebis sont de type A2. Vous pouvez aussi en trouver dans les magasins bio qui proposent les produits de chez Gaborit. Cette production est sur des vaches anciennes (Jersiaise) qui n’ont pas cette mutation problématique. Lien ici : https://www.bernardgaborit.fr/ou-trouver-nos-produits. 🙂

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